Seykon, Fortrose
31/1 – 21/2/ 2019
Galerie 42 b | Paris | France
« Avers et revers, deux faces d’une même pièce. On pourrait aisément pensé qu’en réunissant deux artistes issus de la scène urbaine qui se sont tous deux tournés vers l’art abstrait, cette exposition mette en regard, sinon en opposition, deux visions d’un même courant encore informel. Pourtant OBVERSE est la synthèse d’une autre valeur partagée par @seikon87 et @_fortrose_ , respectivement originaires de Pologne et d’Australie. Séparés par des milliers de kilomètres, ils nourrissent une approche commune de la toile, directement inspirée par leurs peintures dans l’espace urbain, et plus particulièrement dans les lieux en marge de la société, au rebu du consumérisme, à la périphérie des activités humaines.
Esprit itinérant, Seikon a sillonné le monde entier en quête de paysages inspirants, susceptibles de déclencher en lui des émotions qui se traduisent par des silhouettes géométriques et des plages de dégradés. Les lignes peintes de façon presque méditative qui ruissellent sur chacune de ses créations, modifient notre perception des surfaces, grâce à jeu d’optique. C’est en pensant au choc esthétique que procurent les panoramas sauvages qu’il faut appréhender ses tableaux fragmentaires et introspectifs.
L’œuvre énigmatique de Fortrose s’ancre davantage dans les zones industrielles rejetées par la ville. Leur apparente laideur et insignifiance dissimulent au contraire un champ chromatique et géométrique profondément séduisant pour cet artiste. Gaine d’aération, grille de chantier, tôles crantées, pâles containers, bloc de béton, gravats, engins emmaillotés par du cellophane noir… tous ces modules, simplifiés à l’extrême, s’invitent dans une composition où ce sont presque toujours les vides qui dominent.
L’un comme l’autre, lorsqu’ils peignent dans l’espace l’urbain ne cherchent en rien à dominer les surfaces, mais au contraire à surpiquer leur épiderme, laissant entrevoir la chair d’un mur, ses marbrures, en soulignant l’architecture d’une usine. Leur ajout, parce qu’il n’est que parcellaire, vient alors compléter ce qui a déjà été dressé par l’homme. Jamais invasifs, ils collaborent avec le support choisi… »